Musique : le prix du disque vinyle s’apprête à exploser

[Johnnymusic]

Musique : le prix du disque vinyle s’apprête à exploser

Sony, Warner et Universal ont décidé conjointement d?une augmentation drastique des prix dès le mois d'octobre, comme le rapporte « Ouest France ».

Depuis son retour en grâce, il y a quelques années, le disque vinyle connaît une croissance que même la pandémie n'a pu atteindre. Alors que le CD a subi une chute de ses ventes de 27,1 % en France en 2020, le vinyle a connu une progression de 10,2 % avec 4,5 millions d'unités vendues, selon le bilan du Snep (Syndicat national de l'édition phonographique). Tout cela à l'heure de la musique dématérialisée reine et après une année marquée par la fermeture des points de vente lors des premiers confinements, les disquaires ayant été reconnus « commerces essentiels » au même moment que les libraires.

Mais une décision conjointe des trois majors du secteur (Universal, Warner et Sony) pourrait bien refroidir les ardeurs des passionnés. Comme le rapporte Ouest France, les trois géants ont pris la décision d'augmenter les tarifs des disques vinyles, et d'autres structures, plus petites, comme des labels et des distributeurs, pourraient leur emboîter le pas. Le Gredin, (pour Groupement des disquaires indépendants nationaux) s'alarme dans un communiqué en prenant l'exemple de l'album Dure Limite, du groupe Téléphone, sorti en 1982 et vendu à plus de 400 000 exemplaires. « Actuellement, il est vendu environ 21,30 € TTC. Avec le nouveau tarif, il coûtera 51 €. » Et cela s'étendra également à l'ensemble des grands classiques français ou internationaux.

Une hausse du prix du polymère, vraiment ?

Le risque est donc réel de voir les disquaires renoncer à se fournir en grands classiques du rock et de la pop, faute de prix compétitifs, que l'on ne retrouverait donc que d'occasion, ailleurs que dans les bacs. « À se demander s'il n'y a pas une volonté des distributeurs de supprimer de leurs catalogues ces références ? », se demande le Gredin cité par Ouest France.


Les majors concernées justifient cette augmentation brutale par la raréfaction de la matière première nécessaire à la confection des vinyles, le polymère, dont le prix est en constante augmentation depuis 2015. Mais selon les indépendants, cette augmentation est loin d'atteindre celle annoncée sur le prix des vinyles. Le Gredin s'étonne par ailleurs que le changement de prix soit si différent d'un disque à l'autre (1,66 € pour un album de Daft Punk, 16 € pour un disque du groupe Air), s'il doit s'expliquer par le coût de la matière première. Selon Ouest France, cette augmentation devrait avoir lieu à partir du mois d'octobre prochain. Elle est déjà effective aux États-Unis et au Royaume-Uni. Lors des précédentes augmentations, les disquaires ont déjà accepté de réduire leur marge pour limiter les répercussions sur les consommateurs. Une décision qui semble inenvisageable cette fois-ci, face à l'ampleur de la hausse de prix annoncée.

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