Le Flashback tour qui débarque
à Lyon propose un show très rock, avec beaucoup moins d'artifices et
beaucoup plus d'émotions
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Photo
D.R. |
Jusqu'où
aller dans la démesure ? Que faire quand on a tout essayé ? Johnny
Hallyday et son équipe ont arpenté les stades, relevé les défis et
engrangé les records. Mais il est clair que le mot d'ordre de cette
tournée était de resserrer le show Hallyday sur la performance
musicale, loin des artifices et de l'esbroufe.
Si l'on en croit
le concert de samedi dernier à Genève, Johnny Hallyday a réussi son
pari.
Le spectacle a gagné en énergie et en musicalité, sans
perdre en efficacité. Les effets sont moins présents, mais on ne
s'ennuie pas pour autant. Il se passe toujours quelque chose chez
Johnny Hallyday
Le spectacle commence à travers le regard de
Johnny. Une caméra subjective nous montre ce que voit l'artiste en
coulisse.
Et on l'aperçoit finalement en contre-jour derrière le
rideau de scène. Les premières mesures de « L'envie » sont un sample
symphonique. Puis le groupe prend le relais. Quasiment un combo de
rock n'roll, avec les deux guitaristes des dernières tournées, Robin
Lemesurier et Rejean Lachance, le batteur Geoff Dugmore, le bassiste
Laurent Vernerey, et Yvan Kassar, aux claviers et à la direction
musicale. Au fil des morceaux, on découvre un percussionniste, deux
choristes féminines, un guitariste-choriste, un saxo additionnels
Ville en ruine
Tout ce petit monde s'installe dans un
décor qui symbolise un opéra dans une ville en ruine. Un écran géant
surplombant un escalier à double révolution détaille parfois le
chanteur en gros-plan. La plupart du temps, ce sont des images
d'archives ou de synthèse qui illustrent les chansons. Les premiers
titres s'égrènent avec « Je suis né dans la rue », la « Loi du
silence », et « Marie », avec Rejean Lachance à la mandoline.
Après une version punchy de « Ma gueule », Robin Lemesurier
lance le riff de « Hey Joe », pour une version très blues,
dépouillée de toute emphase. Le tempo accélère avec « Le bon vieux
temps du rock n'roll », qui précède un intermède « unplugged ». Le
rideau tombe sur le fond de scène, et les musiciens se groupent
autour de Johnny, tout près du public. Le batteur reste debout
derrière son tout petit kit, à la façon Stray Cats. « Le Pénitencier
» est parfait, avec des guitares superbes et la voix inaltérable du
héros de la soirée. Puis c'est « Cours plus vite Charlie », et « La
musique que j'aime ».
Un show très rock
Retour à
l'électricité avec l'incunable « Voyage au pays des vivants ». Puis
la fin du show défile à cent à l'heure avec un Berry (Carole), un
Stones (Honky Tonk Women) et une pléiade de tubes (« Allumer le feu
», « Que je t'aime » « Gabrielle »), et se conclue par une émouvante
reprise de Jacques Brel (« La quête »).
C'est au final un show
très rock. La rythmique est très solide avec un batteur adepte de la
force de frappe et le virtuose Laurent Verneray qui impose sa basse
dès que possible. Mais il n'y a pas de démonstration inutile et les
instrumentistes ne sont convoqués sur le devant de la scène qu'au
fil des besoins musicaux. Rares sont les passages surjoués, Yvan
Kassar a dû veiller au grain. C'est une bonne idée : la voix de
Johnny Hallyday est ainsi très en valeur, et plus en forme que
jamais.
Thierry Meissire
Johnny
Hallyday vendredi 13 et samedi 14
octobre à la Halle Tony-Garnier (concerts complets). Retour
les 25 et 26 janvier 2007 http://www.leprogres.fr/sortir/concerts/749374.html