Johnny Hallyday est passé une dernière fois par Forest National avec son
Flashback Tour. Au programme : des tubes
BRUXELLES Johnny a beau s'être installé à Gstaadt, ses fans belges ne
lui tiennent pas rigueur de vouloir payer moins d'impôts. Ils s'étaient donné
rendez-vous en nombre mardi et mercredi : Forest National était, les deux soirs,
plein à craquer. Au programme : une dernière salve de tubes (mais pas forcément
les mêmes que lors des concerts bruxellois d'octobre - il n'a par exemple pas
chanté La loi du silence), avant de prendre un repos bien mérité... C'est que
Johnny a donné de sa personne et qu'il est le seul à avoir cette prestance,
cette voix, cette puissance. Certes, sur certains morceaux (Allumer le feu ou
Que je t'aime), on sent la fatigue vocale qui le gagne. Mais le public, fidèle
chorale, est là pour le porter.
Quoi qu'il en soit, il arriva - mais on s'y attendait - à nous faire vibrer.
En replongeant dans ses souvenirs, souvenirs, comme il l'a dit lui-même, il a
aussi ressorti une poignée de ses plus beaux morceaux. J'oublierai ton nom en
duo avec l'une de ses choristes, Derrière l'amour, Le pénitencier nous ont fait
dresser les poils. Quelque chose de Tennessee, servie en version unplugged, fut
la plus applaudie et la plus chantée... D'ailleurs, face à ce choeur
impressionnant, Johnny interrompit une première fois la chanson. "Mais vous avez
commencé trop tôt ! Laissez-moi une chance..."
On a évidemment regoûté aux joies du rock'n'roll, avec O Carole, Gabrielle ou
Toute la musique que j'aime, écrite par Michel Mallory, présent dans la salle
aux côtés de Didier Reynders et de... Faudel ! Le bon temps du rock'n'roll s'est
soldé par un cassage de guitare en bonne et due forme ! Les fans des premiers
rangs, ravis, ont pu récolter les débris...
Johnny, d'habitude plutôt avare de mot, a fait la conversation avec Forest
National. Détendu, heureux d'être là, il fit un petit clin d'oeil à sa demande
de naturalisation. En présentant son groupe, il annonça avoir un batteur
écossais. "J'avais absolument besoin d'un Écossais. Parce qu'ils font du bon
scotch. Mais bon, nous, on fait bien de la bonne bière..."
Il s'est effacé, après deux heures de concert, non sans avoir servi sa
fabuleuse reprise de Brel, La quête. La version radio est très jolie mais, sur
scène, la chanson prend une autre dimension : c'est un final époustouflant que
Johnny a offert, concert après concert, lors de son Flashback Tour.
Cette tournée prendra fin d'ici à quelques jours, au Zénith de Toulouse, et
Johnny pourra alors regagner ses pénates helvètes et plancher sur cet album de
blues qui lui fait tant envie...
Déborah Laurent
© La Dernière Heure 2007
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